Une montagne complètement rasée de ses arbres, de frêles maisons sur le flanc d’une autre et une mer de rêve en contrebas. A trente mille pieds d’altitude, quand on survole l’île, Haïti se livre allègrement au regard.
Dans l’avion vers Port-au-Prince, il y a celui qui s’approche du hublot, plisse les yeux pour agrandir l’image, et celle qui reprend son rapport commencé plus tôt pour souligner en couleur des passages clés à se rappeler plus tard. Dans les deux cas, le tableau est insolite : déforestation avancée, explosion démographique, redoutable problème écologique, bidonvilisation à outrance, mer de rêve. Des mots forts et des raisons de ne pas s’aventurer en Haïti ou d’y aller, justement.
Ici, les milieux ruraux ne sont pas couverts en eau potable, les paysans doivent parfois parcourir quatre à cinq kilomètres pour trouver de l'eau, pas toujours potable, soit dans des rivières ou dans des puits. L’instabilité politique est permanente, l’insécurité omniprésente. Ce que voient sans doute les oiseaux d’Haïti qui migrent en masse vers d’autres lieux et les quelques lignes aériennes qui ont suspendu leurs vols vers Haïti.
Triste tableau. A moins de se dire qu’en bas, il y a la mer, le contact des gens, l'art, des histoires du quotidien, des jurons et des fous rires. Et de se laisser surprendre que tout cela se tienne en un seul pays, comme pour faire mentir la vue d’ensemble.
Texte // Dumas Maçon
Reportage photographique réalisé pour la revue Fotopaklé, numéro 2, IJANS
Haïti vue du ciel
Une montagne complètement rasée de ses arbres, de frêles maisons sur le flanc d’une autre et une mer de rêve en contrebas. A trente mille pieds d’altitude, quand on survole l’île, Haïti se livre allègrement au regard.
Dans l’avion vers Port-au-Prince, il y a celui qui s’approche du hublot, plisse les yeux pour agrandir l’image, et celle qui reprend son rapport commencé plus tôt pour souligner en couleur des passages clés à se rappeler plus tard. Dans les deux cas, le tableau est insolite : déforestation avancée, explosion démographique, redoutable problème écologique, bidonvilisation à outrance, mer de rêve. Des mots forts et des raisons de ne pas s’aventurer en Haïti ou d’y aller, justement.
Ici, les milieux ruraux ne sont pas couverts en eau potable, les paysans doivent parfois parcourir quatre à cinq kilomètres pour trouver de l'eau, pas toujours potable, soit dans des rivières ou dans des puits. L’instabilité politique est permanente, l’insécurité omniprésente. Ce que voient sans doute les oiseaux d’Haïti qui migrent en masse vers d’autres lieux et les quelques lignes aériennes qui ont suspendu leurs vols vers Haïti.
Triste tableau. A moins de se dire qu’en bas, il y a la mer, le contact des gens, l'art, des histoires du quotidien, des jurons et des fous rires. Et de se laisser surprendre que tout cela se tienne en un seul pays, comme pour faire mentir la vue d’ensemble.
Texte // Dumas Maçon
Reportage photographique réalisé pour la revue Fotopaklé, numéro 2, IJANS
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